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Judith CHANCRIN

Vit et travaille à Saint Etienne de Valoux

"Dans ma pratique artistique, il m’importe avant tout d’offrir au spectateur un objet qui soit ouvert et suffisamment présent pour générer la rencontre. L’abstraction, le non familier, le mystère, me sont indispensables pour ouvrir un espace de poésie, loin de la logique ou des habitudes perceptives. Ainsi, chaque tableau/objet/installation est pour moi un moyen d’exploration du monde sensible. Semblable aux glaneuses d’Agnes Varda, je récolte les restes, que je capture ici et là, dans la nature et dans mon environnement. J’y puise des images de phénomènes qui m’émerveillent, « Formes diverses, poèmes vivants, choses attrayantes, beautés de la nature »1. Puis je les transforme jusqu’à les perdre. Je m’arrange à n’utiliser qu’un fragment suffisamment mystérieux pour être débarrassé de toute certitude, de toute vérité. Un mystère à vivre plutôt qu’à élucider. C’est dans une sorte de renoncement au savoir possible sur l’objet que je trouve dans ma pratique ces espaces de poésie et de liberté.

« Le non savoir n’est pas une ignorance, mais un acte difficile de dépassement de la connaissance ». Gaston Bachelard

Il y a pour moi dans l’inconnu un espace de liberté et de disponibilité. Il y a pour moi dans le non familier, un espace de poésie dans lequel il est possible de ressentir avant de penser. Je recherche dans l’image quelque chose de l’ordre du dépaysement, car pour reprendre les mots de Philippe Soupault à propos du voyage, « Il n’y a rien de plus poétique que le dépaysement constant »."

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